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Retour sur les Championnats du monde 2019 d’eau libre avec Stephane Lecat

Stephane Lecat, directeur de l’Equipe de France d’eau libre, est revenu avec nous sur les Championnats du monde 2019 et sur la discipline qui fait de plus en plus d’adeptes.

Après trois semaines de stage intensif en altitude en Sierra Nevada (3200m), les athlètes de l’Equipe de France d’eau libre ont réalisé une préparation au Japon pendant dix jours. L’Equipe n’est arrivée en Corée du Sud que trois jours avant le début des Championnats du monde.

Cette année, l’Equipe de France d’eau libre était composée de 5 nageurs : Logan Fontaine, Damien Joly, Marc-Antoine Olivier, David Aubry, et Axel Reymond et 3 nageuses : Aurelie Muller, Lara Grangeon et Lisa Pou. Certains possédaient déjà un sacré palmarès : Aurelie Muller est double championne du monde sur 10km, Marc-Antoine Olivier et Axel Reymond avaient tous deux été sacrés Champions du monde à Budapest sur leurs distances respectives.
Lors de ces Championnats du monde, “l’objectif était de placer le plus souvent possible sur chaque course, les nageurs de l’Equipe dans les 8 premiers” indique Stephane Lecat. Concernant l’épreuve olympique, le 10km, l’important était de “tout faire pour être dans les 10 premiers, sans se focaliser sur le podium“. Les 10 premières places étaient qualificatives pour les JO de Tokyo.

“Le 10km est d’un niveau extrêmement élevé aujourd’hui”

Le rôle des coachs a une influence et les choix peuvent avoir des impacts sur la performance des nageurs comme l’explique Stephane Lecat “La discipline Eau libre, et en particulier le 10km est d’un niveau extrêmement élevé aujourd’hui, on peut tout perdre en ne faisant pas les bons choix que ce soit à 1h de la fin de la course ou dans les derniers mètres

Les Championnats du monde 2019 ont également été marqués par une terrible deception pour la Française Aurélie Muller. Après une cruelle disqualification lors des Jeux Olympiques 2016 alors qu’elle se battait pour décrocher la médaille d’or, la Française a terminé le 10km des Championnats du monde 11e, soit à une place de la qualification pour les JO qui auront lieu dans un an, à Tokyo. “Cela a été très dur pour Aurélie” explique Lecat, “Nous avons fait de notre mieux pour l’accompagner sans être trop intrusifs“. La Française a eu besoin de réconfort venant de l’extérieur et a su remonter la pente à une vitesse phénoménale puisqu’elle s’est par la suite classée 2e du 5km.

Pour le directeur général, cette déception a été particulière à gérer car d’autres athlètes étaient encore en lice et avaient des chances de médailles. “Il fallait, avec le Staff, que l’on réussisse à ce que cette déception n’impacte pas trop les autres nageurs pour continuer notre aventure mondiale“. A l’inverse, en décrochant par la suite une médaille d’argent, la Française a servi d’exemple pour le reste de l’Equipe. Le mental d’acier d’Aurélie Muller a, selon Lecat “donné beaucoup de force aux autres membres de l’équipe“.

Lara Grangeon a accepté de ne plus avoir le même statut que celui qu’elle avait en bassin”

Un autre nom qui revient lorsqu’on parle d’eau libre en France, celui de Lara Grangeon. Après un début de carrière très prometteur en natation en bassin, la Française de 28 ans s’est tournée vers l’eau libre. Une transition couronnée de succès puisqu’elle a terminé 4e du 10km et a donc gagné sa qualification pour les JO 2020 avant de décrocher la médaille de bronze sur 25km. Un succès qui, selon Lecat, s’explique en partie par “l’extraordinaire travail qu’a réalisé son Coach Philippe Lucas à l’entrainement au quotidien depuis presque 2 ans“. Le Staff Français a offert à Lara toute “l’expertise sur les aspects technico-tactiques acquise durant ces dernières années“, lui permettant de comprendre tous les mécanismes propres à la pratique de l’eau libre afin d’être la plus performante possible. Lara Grangeon, en faisant preuve de patience et en acceptant de ne plus avoir le même statut que celui qu’elle avait en bassin, a su tirer profit de tous ces conseils pour réussir sa transition.

“Un projet partagé”

Des nageurs d’eau libre sont au plus haut niveau ces dernières années. C’est le cas d’Axel Reymond, qui a su conserver son titre mondial en 2019. Les Juniors obtiennent également d’excellents résultats en eau libre, comme nous l’avons vu lors des Championnats d’Europe. Cette réussite est contrastée par les résultats de l’Equipe de France en bassin qui ne sont pas à la hauteur des espérances. La France peine à obtenir des médailles en bassin.
Une différence qui s’expliquerait sur l’effet de groupe mis en place par le Staff technique de l’eau libre depuis quelques années.”Le projet que j’ai mis en place depuis mars 2013 est axé sur le partage d’expérience, que ce soit pour les entraineurs ou les nageurs. Peu importe que l’on soit Junior ou Senior. Il est important de s’entrainer ensemble sur plusieurs stages chaque saison, mais aussi sur des compétitions internationales : les feed-backs que chaque nageur et entraineurs peuvent avoir ont permis aux coachs et nageurs d’optimiser leur potentiel” explique Stephane Lecat.

La contrainte essentielle à la réalisation de ce projet était financière, et ce sont les nageurs qui ont dû participer financièrement, aidés par leur club ou leurs parents, afin de participer à des stages ou à des compétitions. “Nous étions tous dans un projet partagé, et la différence entre l’eau libre et la natation bassin réside sans doute dans cette notion de partage à tous les niveaux

Le directeur de l’Equipe de France d’eau libre ne minimise pas non plus le rôle de coach de Philippe Lucas dans la réussite de l’Equipe de France d’eau libre. “Nous avons pu nous appuyer sur l’expérience et le savoir gagner de Philippe Lucas“, qui contribue au succès des nageurs français dans la discipline.

“Une préparation spécifique pour les trois nageurs qualifiés aux Jeux Olympiques”

A un an des Jeux Olympiques, Staff et nageurs ont déjà les yeux rivés sur Tokyo.
Nous retrouverons trois nageurs français aux JO 2020 : Lara Grangeon, David Aubry et Marc-Antoine Olivier. Les trois nageurs auront une préparation spécifique en fonction de leurs points forts et de leurs points à optimiser. Cette préparation est déjà réfléchie et il ne reste plus qu’à la finaliser. Contrairement au projet partagé mis en place ces dernières années, la préparation des JO sera beaucoup plus centrée sur l’individualisation. L’objectif de l’Equipe de France d’eau libre sera d’être performante pour essayer de monter sur le podium. “Cela en restant humble car les adversaires seront également bien préparés!” conclut Stephane Lecat.

Rendez-vous les 5 et 6 août prochains à Tokyo pour les Jeux Olympiques 2020.

Un grand merci à Stephane Lecat pour avoir répondu à nos questions.

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About Braden Keith

Braden Keith

Braden Keith is the Editor-in-Chief and a co-founder/co-owner of SwimSwam.com. He first got his feet wet by building The Swimmers' Circle beginning in January 2010, and now comes to SwimSwam to use that experience and help build a new leader in the sport of swimming. Aside from his life on the InterWet, …

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