Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.
A BUDAPEST, QUAND MISS MASSE MOUSSE, ÇA DONNE UN RECORD DU MONDE DU 100 MÈTRES DOS DAMES
Passé à la trappe, hier, faute de temps, le record du monde de Kylie MASSE sur 100 mètres dos. Il faut y revenir. Son 58s10 fait date, il y a huit ans que le record polyuréthane de Gemma SPOFFORTH tenait debout. Battu de deux centièmes, par une fille qui doit valoir une bonne seconde de mieux. Gemma, sans son maillot flotteur, battait péniblement la minute…
Coïncidence, les records mondiaux des 100 mètres crawl, dos et brasse sont tombés à Budapest. Je me suis demandé si on pouvait les classer par ordre de valeur, mais ce à quoi je parvenais m’a semblé finalement assez discutable…
SJÖSTRÖM, auteur de l’exploit en crawl, n’a pas « doublé » avec le 100 papillon (solidement accroché il est vrai) en raison, probable, du tricotage de séries et de finales que lui a imposé le programme concocté de façon très défavorable à ce genre d’exploits par la FINA. L’organe mondial qui avait bidouillé, m’affirme-t-on, un programme aux petits oignons pour Michaël PHELPS à Pékin en 2008 donne parfois l’impression de faire le contraire. Mais bon, on arrête de critiquer. J’attends seulement ce que va nager Sarah dans le relais quatre nages… si elle se présente dans le parcours de papillon.
Revenons à MASSE, car elle le mérite. Ce printemps, elle avait montré le bout de son nez aux championnats du Canada. Elle y avait réalisé le doublé des courses de dos, battant la recordwoman canadienne Hilary CALDWELL sur 200 en 2’7s23 contre 2’7s29. Médaillée de bronze aux Jeux de Rio, Kylie avait aussi (surtout) archi-dominé le 100 (avant de contrôler le 50 le lendemain). Non seulement, en 58s21, Kylie, ravissante brunette de 1,72m pour 61 kg, dominait alors à 21 ans (elle est née le 18 janvier 1996) le bilan de l’année commençante (de plus d’une seconde), mais elle faisait mieux qu’Emily SEEBOHM quand celle-ci avait établi le meilleur temps de 2016 (58s34), et mieux que Katinka HOSSZU, championne olympique à Rio en 58s45. Son temps frôlait le record du monde, 58s12, de SPOFFORTH, et battait le record américain, 58s33, de Melissa FRANKLIN. Après Katinka HOSSZU, autre format moyen, elle mettait, momentanément, fin au monopole des géantes (SPOFFORTH et FRANKLIN mesurant 1,86m) et rappelait le temps où une « petite », Natalie COUGHLIN, 1,72m ou 1,73m, comme elle, régnait sur le dos…
Son secret ? Kylie s’entraîne avec les garçons dans son groupe, ce qui la force à aller vite !
En février, miss MASSE, jeune universitaire de 19 ans, au nom prédestiné puisqu’elle deviendra kinésithérapeute, un métier qu’elle étudie (en 2e année) à l’Université d’Ontario, où elle est entraînée par Byron MCDONALD, s’illustrait aux championnats universitaires du Canada, nageait 56.55 sur 100 mètres dos, record du Canada en petit bassin. C’était encore loin des 55s03, record mondial petit bassin de Katinka HOSSZU et 18 temps tous temps. Le lendemain, Kylie MASSE avait nagé le 200 mètres dos en 2’4s44, assez loin du record mondial d’HOSSZU, 1’59.23, ou des 1’59s49 d’Emily SEEBOHM. A Gwangju, elle avait été championne du monde universitaire, en 59s97. Mais, disait-elle, c’était sa médaille de bronze des Jeux olympiques de Rio qui avait relancé son appétit pour la compétition.
Quoi d’autre ? Ah, oui : en 2014, elle était classée 200e nageuse de 100 mètres dos au monde.